Comme deux papillons gracieux et légers
Dont l’ombre sur le mur caresse le berceau
Ainsi font, font, font, jolies marionnettes !
Premiers gestes d’amour, regards émerveillés.
Et puis l’enfant grandi pour devenir un homme,
Une main qui s’en va, une autre qui retient,
Un au revoir furtif, cette larme qui glisse
Et que l’on cache un peu pour ne pas attrister.
Puis la vie continue sans surprise parfois,
Mais parfois en chagrins ou bonheurs partagés,
La douceur d’une épaule, l’odeur du pain grillé
Servi chaque matin. « Couvre-toi bien mon cœur,
Surtout ne prends pas froid et si tu as besoin
Surtout appelle-moi ! » Et enfin vient le jour
Quand deux mains se rencontrent et s’unissent alors
Pour une éternité qui ne dure qu’un temps
L’espace d’un printemps, l’espace d’un été
Ou bien toute une vie avec un peu de chance.
Les cartes sont jetées, le joker envolé
Et cette main caresse en violence est chargée.
Pas toujours Dieu merci ! Le rêve s’évapore,
Le corps endolori , le cœur désabusé,
Vous tendez votre main mais elle est repoussée.
A cheminer tout seul dans le noir on se perd.
Il y a des cailloux, la route est sinueuse.
Mais au bout les enfants prêts à vous consoler
Vous prennent dans leurs bras pour toujours vous ga rder !
Que de mots dans nos mains, de sensations aussi !
Il faut les regarder, les laisser s’adoucir,
Les laisser se faner. Elles ont bien vécu.
Un jour quoiqu’il arrive elle se fermeront
Sur les meilleurs moments, les plus beaux souvenirs.
Dans la paume creusée mille baisers enfuis,
Et sur les doigts palis mille baisers donnés…
Jos