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18 novembre 2017 6 18 /11 /novembre /2017 01:52

Mes lacs se sont taris, asséchées mes rivières. Tant de cristal brisé, tant de sournois chagrins ont raviné mon âme. Il en  subsiste peu hormis  ces vagues souvenirs qui chaque jour ondulent, s'estompent puis se noient.

 

Je respire au présent, le passé s'est éteint, exit les journées bleues et les rêves insensés mais aussi la souffrance, c'est bien là l'essentiel.

 

Nouvelle respiration, nouveau jour. Je ne regrette rien, l'amour m'a tout donné puis il a tout repris.

 

C'est ainsi.

 

J'ai conservé en moi, tout au fond de mon être, mes heures fantastiques.

 

Voici une page tournée, le temps est venu de changer d'horizon, un horizon plus vaste où les oiseaux se fondent pour disparaître au loin jusqu'à la ligne extrême, quand les mots restent vains, quand le silence est roi et le soleil plus doux.

 

 

 

 

Peut-être mentais-tu quand tu disais "je t'aime" cent fois tu me l'as dit et cent fois je l'ai cru. Le jeu recommençait et je fermais les yeux pour plonger dans ta nuit, dans cette obscurité d'où brillait la lumière. C'était une folie, un leurre étourdissant qui me laissait exsangue, paralysée de liens que tu savais tisser.

 

Jour après jour le temps m'a enveloppée de sa féroce étreinte. Je pleure quand tu ris et tu ris de mon mal. Aujourd'hui dans ton ailleurs impalpable me vois-tu? Et sais-tu encore qui je suis? Parmi tes profondeurs, confondu dans tes sables immobiles sais-tu que je suis là lorsque je viens à toi? J'entends les clapotis, sont-ce des mots que tu murmures? Ou une petite musique que je ne connais pas, qui n'a de sens que le silence et rien de plus ni de mieux.

Le silence c'est tout!

 

 

 

 

Des milliers de pas pour avancer vers ce qu'elle croyait être une résurrection. Chimères! Jamais le temps ne revient en arrière, il avance imperturbablement, insensible aux incantations.

 

Un jour elle s'approchera de son miroir et, surprise, ne se reconnaîtra plus. Le reflet sera flou, si incertain qu'elle fermera les yeux pour tenter inutilement de se reprendre, de se deviner.

 

Elle aura occulté ses heures enthousiastes quand elle chantait, riait de tout, de rien et pourtant c'était bien les plus exaltantes. Sans doute ne le savait-elle pas alors.

 

Pourquoi le présent se conjugue t'il au passé?

 

Tôt ou tard Il finira bien par arriver ce jour de défaite, lorsque le corps sournoisement et implacablement se délite; ce jour où l'esprit n'est plus en harmonie avec la pensée et aussi le geste.

 

Le fil s'est rompu, il n'y a plus de rambardes, rien pour se raccrocher. Aimantée par le vide elle se laissera emporter ici ou là, n'importe où, n'importe comment. Vertige, folie, désespoir. Prison et délivrance paradoxe immuable, fin du rêve, début d'un cycle totalement inconnu et irrémédiable.

 

 

 

 

Je donne un grand coup de pied au fond du gouffre afin de remonter à la surface, à l'air libre, vite il faut fuir l'étouffement, l'angoisse qui m'atteint chaque fois que je sombre dans mes profondeurs.

 

Pas plus tard qu'hier j'ai cru me noyer, c'était affreusement violent, inattendu absolument imprévisible. Elle m'a tenu la tête dans l'eau pendant quelques instants, j'ai manqué d'air, jusqu'à suffoquer, c'est seulement quand elle a compris que je me noyais qu'elle a relâché sa pression. Alors elle a parlé, alors j'ai écouté et j'en ai pris plein la gueule. Incrédule d'abord, intéressée ensuite, j'ai suivi son raisonnement jusqu'au bout. Quand enfin elle en en eu terminé j'étais en larmes, sidérée mais en larmes.

 

Elle est allé chercher le point X celui qu'on ne trouve que très rarement tout seul, qu'on ne cherche même pas tant il est mystérieux et inexplicable.

 

C'est  là que j'ai compris toutes ses choses insoupçonnées, enfouies en moi depuis des décennies !

 

Oui on m'a coupé la voix, les ailes, et oui on a décidé de ma vie entière sans me demander mon avis. J'ai baissé les yeux, la garde, mon dos s'est ployé, je suis tombée sous le joug à vie.

 

Je me croyais plus forte, plus maligne, plus intelligente, plus belle  que tout le reste du monde et c'était peut être vrai, après tout pourquoi pas?

 

Mais non, je n'étais qu'une poupée désarticulée. Et combien vulnérable!

 

J'ai fermé ma gueule une fois, deux fois cent fois pour finir par avoir le droit de l'ouvrir sur commande, quand ils voulaient bien me donner la parole. Et même dans ce cas je n’étais que silence car ils avaient tout dit pour moi et m'avaient volé tous mes mots.

 

Une vie, une vie entière à ne pas penser de ses propres pensées, à dire oui et amen à tout, à ne plus avoir d'opinion, de souhait, de désir!

 

Et tout ça sans même m’en apercevoir!

 

Mais comment et surtout pourquoi est-ce possible? Comment peut-on se laisser dépouiller de son être de telle sorte? Par faiblesse, Par inconscience, par manque de personnalité, par connerie, par amour?

On m'a dit que j'étais minable et je l'ai cru. Finalement c'est aussi simple que ça!

 

Ne plus chanter, plus rire, plus écrire, fermer simplement les yeux jusqu'à ne plus avoir envie de vivre et même être incapable de réussir sa sortie!

 

Ceux là même qui étaient mes geôliers sont définitivement rayés de la carte et je suis toujours là avec derrière moi des millions d'heures perdues, irrécupérables!

 

Le pire étant que je n'en ai même plus d'envie!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

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