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9 décembre 2012 7 09 /12 /décembre /2012 12:52

Tu es mon homme chocolat

Ma goyave ma gourmandise

Quand je voyage entre tes bras

Je fais le plein de friandises !

 

Tu es mon amour-caramel

J’aime ta peau et sa couleur,

Ta bouche a un goût d’hydromel

Je la savoure avec bonheur !

 

Tu es mon amoureux-café

Je te déguste vrai délice

Dès lors je me laisse enivrer

Tu es ma douceur pain d’épices !

 

Tu es mon aimé datte et miel

Celui d’hier celui d’aujourd’hui

Mon secret mon péché véniel

La pomme d’amour de mes nuits !

 

Lorsque tes mains sur mes reins dansent

Lascivement je m’abandonne

Ton parfum musqué me balance

Mon corps tout entier en frissonne!

 

Avec toi je me fais la belle

Entre frangipane et cannelle

Papaye citron ananas

Gingembre et noix de cola !

 

Mon tendre amant aux yeux réglisse

Je te croquerai mille fois

Emmène-moi dans tes abysses

Pour qu’en expirant je m’y noie !

 

Jos

 

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7 décembre 2012 5 07 /12 /décembre /2012 17:12

En trois déclinaisons

 

1

Radieuse, violente, intense, faible ou pâle, je t’aime

Et m’offre tout entière en hommage à ta splendeur.

Réchauffe mon corps, pénètre mon âme.

Fais briller mes yeux, adoucis mes froids.

Je suis tienne, consentante, prête

A te recevoir au plus profond de mon être.

Enveloppe-moi de caresses, possède-moi.

Prends mon enveloppe charnelle

Pour mieux t’approprier mon âme.

Comble ma solitude, irradie mes pensées.

 

2

« Guide-moi dans la nuit, montre-moi le chemin

Celui que j’ai perdu que je recherche en vain.

Je t’écrirai en vers, aujourd’hui et demain ;

Pour toi je chanterai le soir et le matin !

Viens te poser sur moi juste au creux de mes reins.

Caresse mes vallons, mes plaines et ma peau.

Efface mon chagrin, mes douleurs, tous mes maux.

Tu entendras mes cris, comprendras ma faiblesse,

Tu sauras m’apaiser de toute ta tendresse.

Puis tu me berceras doucement contre toi

Pour m’emporter au loin, là où le bleu est roi.

En immense soleil tu m’éclabousseras

Jaillissant en fontaine ou comme une rivière.

Et lorsqu’émerveillée je serai dans tes bras

Eclairée de tes feux, brûlée de ta lumière,

Je fermerai les yeux pour mieux te voir encor

En murmurant ton nom d’où naissent tous les ors.

De tes scintillements je peindrai un tableau,

Je choisirai des tons idéalement chauds.

Tu inondes la terre la faisant resplendir,

Sous toi la vie renaît et meurent les soupirs.

 

3

Flamme vive et ardente

Clarté étincelante

Feux ocrés et mouvants

Prémices du couchant

Les cieux illuminés

Embrasent l’horizon

De notes dégradées

Somptueuse toison

La nuit vient lentement

Et son ballet d’étoiles

Commence dès l’instant

Où se finit ma toile.

 

Jos

 

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6 décembre 2012 4 06 /12 /décembre /2012 17:17

Il était arrivé de nulle part, conçu durant une nuit de beuverie, l’une de ces nuits sans lendemain, vécue dans une totale inconscience provoquée par l’abus d’alcool et qui ne laisse pas le moindre souvenir à ses acteurs pas plus d’ailleurs que le dégoût d’eux-mêmes.  

Quelques mois plus tard on l’abandonnait  devant le portail de l’hospice, simplement enroulé dans une couverture sale et rugueuse, sans le moindre indice qui aurait permis de l’identifier.

C’est ainsi qu’il entra dans la vie, issu de rien, ni de personne !

La petite chose fragile qu’il était alors le resta et ce pour la durée de sa misérable existence. Comble de l’ironie ou de la sottise, on le prénomma Désiré, Il fallait y penser ! Ainsi il fut enchaîné à ce prénom comme à un boulet, lui que nul n’avait souhaité et encore moins revendiqué.

Il grandit tant bien que mal et lorsqu’il eut atteint ses quatorze ans il repassa définitivement la porte de l’orphelinat avec pour seul bagage une vieille valise à demi-éventrée dont le contenu se résumait à deux chemises, un pantalon usagé, des chaussures éculées, une brosse à dents, une serviette de toilette et un petit morceau de savon de Marseille.

Il fut saisi d’épouvante…

Il y avait de quoi !

La rue lui sauta à la gueule comme l’aurait agressé un animal sauvage !

L’air glacé s’engouffra violemment dans ses poumons. Il vacilla…

Tourner à droite, prendre le chemin de gauche ?

Il hésitait « comment trouver la voie quand on part de rien et qu’on ne va nulle part ? »

Car il en était là, isolé et désespérément fondu parmi les passants indifférents, sans la moindre lueur d’espoir à l’horizon, sans le secours d’une main ou simplement d’un regard bienveillant. La neige tombait en énormes flocons, son manteau mité ne le protégeait pas, toute cette effroyable blancheur tourbillonnante l’aveuglait.

Il tituba prêt à s’effondrer puis repéra une porte cochère sous laquelle il se recroquevilla en tremblant et se mit à pleurer silencieusement.

La concierge de l’immeuble le découvrit dès l’aube, à l’heure où elle sortait les poubelles.

Il dormait totalement figé avec sur son visage une expression saugrenue compte-tenu de la situation.

Il souriait !

Sans doute avait-il enfin trouvé une place tranquille, quelque part hors d’un monde impitoyable dans lequel il n’avait jamais compté pour personne…

 

Jos         

 

 

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4 décembre 2012 2 04 /12 /décembre /2012 14:50

"Parlez-moi de la pluie et non pas du beau temps"

 

Depuis des semaines et des semaines les villageois avaient les yeux tournés vers le ciel. Voilà maintenant près de cinq mois qu’il n’avait pas plu ! Cette année la saison sèche était interminable ! Les hommes excédés, avaient les nerfs à vif ; les femmes allaient et venaient au ralenti, cuvettes émaillées posées en équilibre sur leur tête. Elles se dirigeaient silencieusement vers le marigot le plus proche afin d’y puiser l’eau indispensable à la préparation des repas. Le lavage du linge et la toilette se faisaient directement dans le marigot.

Seuls les plus jeunes enfants paraissaient insouciants et joyeux, jouant à l’awalé sous un immense flamboyant encore en pleine floraison. C’était un peu comme si cette terrible sécheresse entretenait de la braise incandescente sur ses plus hautes branches !

 

Sous un soleil impitoyable la terre se craquelait, devenant aussi dure que du béton, les plantations d’igname et de manioc dépérissaient. Faméliques, zébus et chevreaux cherchaient vainement une touffe d’herbe. Les vaches depuis longtemps déjà ne donnaient plus de lait. Le village, écrasé de chaleur, sombrait dans une sorte de léthargie. Il n’y avait pas de travail aux champs. Les femmes, vaillantes par la force des choses, s’activaient encore dans les cases.

Après concertation au sommet, le vieux chef avait décidé de faire intervenir le Grand Marabout de Bouaké ; il était particulièrement réputé dans la région.

 

Quelques jours après, il était arrivé chevauchant royalement une mobylette rouillée aux roues passablement voilées !

Il s’était emplumé et couvert de « grigris » multicolores dont quelques décorations militaires qui devaient dater de la colonisation !

Majestueux, il était descendu de son piteux engin et s’approchait en s’appuyant sur un gros bâton soigneusement sculpté.

 

C’est durant sa venue que le miracle se produisit :

 

Il entra dans la case avec le vieux chef afin d’y palabrer longuement en tête à tête. Lorsqu’il en ressortit, il se planta au centre de la cour commune pour entamer un dialogue à sens unique avec le ciel, suivi d’une danse syncopée, accompagnée par les tam-tams et les balafons, mais aussi par les supplications de l’ensemble des villageois.

 

L’une des femmes apporta un maigre poulet lequel se débattait furieusement dans un caquètement désespéré.

D’un seul coup, d’un seul ! Le marabout lui trancha la gorge avec un Opinel retiré prestement de la vaste poche de son boubou chamarré, le sang gicla et fut recueilli dans une petite calebasse.

 

C’était l’instant attendu, celui du sacrifice.

 

Un profond silence s’établit, tous eurent conscience de la gravité de l’évènement.

Alors chacun y alla de ses prières ou de ses imprécations.

 

Les jeunes filles dansèrent, seins hauts et nus, en projetant leurs bras luisants vers les cieux. Les gosses en gesticulant se roulèrent dans la poussière rougeâtre. Le village entier fut atteint d’une soudaine frénésie !

 

Après deux heures environ, l’on put assister à un fait inexplicable !

D’un seul, coup d’un seul, les nues s’assombrirent, un grondement de tonnerre se fit entendre suivi d’un bruit de galop fantastique !

 

C’était la pluie ! Elle arrivait enfin, violente, coléreuse ! On pouvait même la voir avancer telle une monstrueuse charge furieuse et enragée !

En quelques minutes le village, les champs, la piste, furent détrempés. La terre fumante et assoiffée engloutit avidement cette eau bienfaisante, cette manne tombée du ciel !

D’abord en trombes d’eau, puis en gerbes, puis en cascades l’onde bienfaisante ruisselait sur les corps et sur des visages éclatants de joie!

Déjà la température devinait plus supportable.

Dès demain la nature miraculeusement reverdie reprendrait enfin ses droits…

 

« Parlez leur de la pluie et non pas du beau temps » à ces africains d’Ethiopie, du Sahel ou encore du Nord de la Côte d’ivoire et du Burkina-Faso, parlez leur de la pluie, ils vous accueilleront à bras ouverts, ils vous offriront du foutou copieusement arrosé de bangui en chantant et en dansant !

 

Car malgré sa précarité, l’hospitalité et la générosité, c’est aussi ça, l’Afrique…

 

Jos

 

 

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12 novembre 2012 1 12 /11 /novembre /2012 00:06

L’automne est de retour, les feuilles détachées

Tapissent les allées ou virevoltent au vent.

Des arbres lentement se dénudent et l’instant

Se remplit de langueur, aussi d’envoûtement.

 C’est une partition jouée à contretemps !

L’automne est revenu, se délite l’été…

 

 Pourquoi donc me laisser submerger de tristesse ?

Pourquoi ne pas saisir la douceur du moment ?

Peut-être le regret de mes songes d’antan

Lorsque je m’envolais, comme font les enfants

Insouciants et heureux, et toujours au printemps.

Le jardin  défleurit… pétales qu’on délaisse.

 

Insidieusement  je me laisse happer.

Une écharpe assombrie, implacable, se tisse

Emprisonnant ma chair, mais mon front ne se plisse.

Le souvenir m’étreint, la nostalgie s’y glisse,

Et je souris pourtant ! Sur mon visage lisse

Nul ne voit les douleurs dont je n’ai réchappé…

 

Tant de jours, tant de nuits  à recompter sans cesse

Les mois, puis les années d’une lente agonie !

Un corps qui se défait tandis que fuit la vie,

Brisant  sans concession les rêves  infinis

De celle que j’étais, dont la joie départie,

Ne veut pas oublier ton ultime caresse…

 

Jos

 

 

 

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8 novembre 2012 4 08 /11 /novembre /2012 23:51

De chemins en sentiers, de ruisseaux en rivières,

J’accoste lentement au fil de chaque mot,

Priant pour oublier ma dernière prière

Murmurée certain soir, à l’abri des ormeaux.

 

Sans doute t’ai-je haï, ou trop aimé… peut-être ?

Folie des sensations, extase de l’instant.

Je ne pourrai savoir en clouant mes fenêtres

Si mon soleil est gris et si souffle le vent.

 

Dans le jour délavé, sous cette clarté pale,

Je compte sous mes doigts les tiens, balbutiant

Des psaumes incompris que mes lèvres exhalent,

Que tu n’entendras pas, enfuis avec le temps.

 

Ce n’est pas que je peux m’endormir à jamais,

Ni que je veux fermer mon cœur à toute chose,

Mais voilà, je ne puis qu’être désemparée

A ne plus inspirer jusqu’au parfum des roses !

 

Sur ma lèvre assoiffée l’eau ne brillera plus ;

Tout mon corps déserté me devient inutile,

S’évaporant de moi bien au-delà des nues.

Mes rêves, mes vouloirs demeurent infertiles.

 

Je planerai très haut par-dessus les orages,

Sans regarder plus bas, mais sans lever les yeux.

Là, rien ne m’atteindra. J’effacerai l’image

De ce que nous étions quand nous marchions à deux.

 

Des regrets je n’ai pas, ni même de détresse,

Ce qui fut a été, ce qui sera… sera…

Il reste sur mon front l’ombre d’une caresse,

Mais ce que j’attendais, tu ne le sauras pas.

 

Jos

 

14 juillet 2009 012

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14 octobre 2012 7 14 /10 /octobre /2012 01:21

C’est un grand tourbillon, puis un troublant silence. C’est la fin et le début de quelque chose d’important. Mais on ne le sait qu’après. Mon regard se perd dans l’azur du ciel. Mes lèvres murmurent des mots que je ne comprends pas. Mon corps s’immobilise, il devient rocher, plus encore. Alors que j’aimerais pouvoir pleurer mes yeux restent secs. Il pleut en moi, nul ne le sait, ni ne le voit. Peut-être est-ce cette chanson idiote ou ces talons qui claquent trop fort, mais un rien me bouleverse.

Les hirondelles vont bientôt repartir, les arbres seront dépouillés. Le jardin dénudé perdra ses couleurs, ses fragrances. L’air s’embaumera de nostalgie et, aux creux de mes mains, je conserverai les pétales encore odorants de la dernière rose. Dernier trésor…

C’est ainsi que s’abrègent les jours heureux. Voilà comment s’éteignent les rires, les lumières de la fête.

Je voudrais être peintre afin de savoir disposer harmonieusement mes couleurs sur une toile vierge. Je voudrais être pianiste pour faire s’envoler en notes choisies mes pensées et mes rêves. Je voudrais être poète, écrire mes joies, mes douleurs avec des mots magiques et inventés. Je souhaiterais être une autre, une inconnue, partir à ma propre découverte et m’aimer telle que je suis et non telle que je préfèrerais être. Comme c’est difficile, absurdement difficile, de se laisser flotter, de se laisser envelopper de douceur alors que tout cela est à portée de cœur mais invraisemblablement inaccessible.

Oh partir un instant

Un instant seulement

Errer les yeux fermés

Dans des lieux inconnus

Ne pas me retourner

Avancer les mains nues

Sans regret sans soupir

Ni haine ni désir

Oh laisser dans la nuit

Ce feu qui me détruit

Aller vers d’autres cieux

Croire en un autre Dieu

Jos

 

 

 

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6 octobre 2012 6 06 /10 /octobre /2012 12:49

Je suis un grand oiseau sauvage

Aux plumes vertes et dorées,

Je me cache au loin des rivages

Où nul ne peux me débusquer !

 

Mais lorsque par-dessus la plaine,

Je survole les champs minés,

Je vois des horreurs par centaines,

 Qu’on peut à peine imaginer !

 

Le ciel sur moi dans sa bonté

Pose tendrement ses caresses,

Le vent longtemps me fait planer

Mais n’apaise en rien ma tristesse.

 

Tapis, des prédateurs me guettent

A seule fin de m’empailler !

De même les tireurs apprêtent

Leurs canons pour me  mitrailler !

 

Aucun jamais ne m’atteindra

Car je vais au-delà du monde,

Sur des sommets très hauts, là bas,

Abrité du feu et des frondes.

 

Vains humains ! Je suis imprenable !

Bien qu’ayant cent fois essayé,

Malgré vos armes redoutables,

De me priver de Liberté !

 

Ni pris, ni repris, ni blessé,

Je poursuis ma quête en silence.

Dans mes espaces indomptés

Mon horizon s’étend, immense !

 

Allez, ne soyez plus si fous !

Il vous faut enfin m’écouter :

« Vous ne cessez d’être des loups,

Et votre rage est insensée… »

 

Je suis la paix, la renaissance,

L’oiseau des mille et une nuits,

Celui qui jamais ne s’élance

Vers les carnages et dans le bruit.

 

Lorsque les peuples se déchirent,

S’entretuent pour un bout de sol,

Je jure qu’il n’y a pas pire,

Qu’il faut enfin mettre un bémol !

 

Hélas, depuis la nuit des temps,

Pour un rien, pour une prière,

Un mot joué à contretemps,

On repart toujours à la guerre !

 

Ainsi donc tournent les aiguilles ;

Vos minutes sont décomptées,

Elles glissent, telle l’anguille,

On ne peut les emprisonner.

 

Alors, si vous voulez m’en croire,

Levez vos regards vers les cieux

Et martelez dans  vos mémoires

Qu’il faut œuvrer pour être heureux !

 

Main dans la main marchez ensemble !

Hommes de toutes les couleurs,

Vieillards, enfants, tout vous rassemble !

N’avez-vous pas un même cœur ?

 

Jos

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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4 octobre 2012 4 04 /10 /octobre /2012 00:31

Il est un lieu où je voudrais partir

Si je pouvais, très longtemps, triste et lasse,

Un lieu très beau, étang des souvenirs,

Senteur d’embruns, langueur du temps qui passe !

 

Quand chaque fois commence mon voyage,

Je m’égare sur des chemins perdus…

C’est difficile ; et s’enfuit ton image,

J’oublie encor que tes voix se sont tues !

 

Puis un tableau s’esquisse dans ma tête,

La roche ocrée scintillant au soleil,

Et des genêts, offrant un air de fête,

Coquelicots à la touche vermeille ;

 

Ainsi je pleure, et mes larmes amères,

Coulent ce soir, long fleuve sur ma joue,

Oh, je voudrais m’étendre sur la terre,

Et m’endormir… dans mon rêve trop flou !

 

Jos

 

 

Fantaisie

 

Il est un air pour qui je donnerais

Tout Rossini, tout Mozart et tout Weber,

Un air très vieux, languissant et funèbre,

Qui pour moi seul a des charmes secrets !

 

Or, chaque fois que je viens à l’entendre,

De deux cents ans mon âme rajeunit…

C’est sous Louis treize ; et je crois voir s’étendre

Un coteau vert, que le couchant jaunit,

 

Puis un château de brique à coins de pierre,

Aux vitraux teints de rougeâtres couleurs,

Ceints de grands parcs, avec une rivière

Baignant ses pieds, qui coule entre des fleurs ;

 

Puis une dame, à sa haute fenêtre,

Blonde aux yeux noirs, en ses habits anciens,

Que, dans une autre existence peut-être,

J’ai déjà vue… et dont je me souviens !

 

Gérard de Nerval (1808-1855)

Petits châteaux de Bohème, Odelettes

 

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2 octobre 2012 2 02 /10 /octobre /2012 00:13

A John

 

De désenchantement en désenchantement

J’erre âme perdue et cœur en berne.

Les extases envolées, les désirs effacés

Ne sont que souvenirs, l’ébauche d’un regret,

Ou d’un simple soupir. Au gré du temps

Des fils d’argent ont orné mes cheveux ;

La griffure des ans ne m’a pas épargnée.

J’ai peur d’avoir été, d’être ce que je suis.

Faut-il se résigner à ne pas devenir ?

Je le sais maintenant, j’aime ma solitude

Et même si parfois je pense la haïr

C’est un leurre, un sursaut d’égarement.

Le silence me tue, me plaît et me dévore.

Je regarde le ciel quand sans même le voir,

J’ai envie de m’y fondre, de m’y laisser bercer

Au milieu de la nuit, cernée par des étoiles.

Je veux fermer les yeux afin de mieux sentir

Sur mon corps la caresse d’une main

Qui n’est plus, entendre encore ta voix

Quand elle me disait : « tu es mon seul amour. »

 

Jos

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